- paroisse
- (pa-roi-s') s. f.1° Circonscription dans laquelle un curé dirige le spirituel.• Vous auriez une paroisse de plus dont vous seriez le seigneur supérieur avec toutes les marques ; c'est en Bretagne ce qu'on appelle embellir sa terre et la rendre considérable, que d'avoir plusieurs paroisses, SÉV. à Guitaut, 9 fév. 1683.• Suivant M. l'abbé d'Expilly, tout le royaume de France contient quarante et un mille paroisses, BUFF. Prob. de la vie, Oeuv. t. x, p. 541.• Dufrény, l'abbé Pellegrin, l'abbé d'Alainval, Delille, auteur de Timon le misanthrope, et cent autres, sont morts dans la misère et ont été inhumés aux dépens de leurs amis ou de la charité de leur paroisse, D'ALEMB. Éloges, Charpentier, note 5.Porter un habit de deux paroisses, se disait, quand, par suite de quelque convenance particulière, deux paroisses étaient réunies en une seule, du bedeau dont la robe était mi-partie de la couleur de la paroisse supprimée et de celle de la paroisse conservée.Fig. Porter un habit de deux paroisses, se comporter entre deux partis de manière à paraître leur appartenir à l'un et à l'autre.• Quoique, ainsi que la pie, il faille dans ces lieux Porter habit de deux paroisses, LA FONT. Fabl. XII, 11.Fig. Ces choses sont de deux paroisses, se dit d'objets dépariés, comme gants, souliers, etc.• Vos dames sont bien loin de là [la mode présente], avec leurs coiffures glissantes de pommade et leurs cheveux de deux paroisses ; cela est bien vieux, SÉV. 12 avril 1671.Les coqs de paroisse, les plus riches habitants d'un bourg, d'un village.2° L'église de la paroisse. Il est allé à la messe à sa paroisse.• On fuit la paroisse, les services sont trop longs, FLÉCH. Serm. II, 226.3° Les habitants d'une paroisse. Toute cette paroisse aime son curé.• Je retrouvai toute ma paroisse en Allemagne, mais dispersée par le malheur et dans l'état le plus misérable, GENLIS Maison rustique, t. II, p. 7, dans POUGENS.Il faut dire : je demeure dans la paroisse de, et non : sur la paroisse de.XIe s.• Mere eglisse de paroisse, Lois de Guill. 1.XIIe s.• Li houme de le [la] prosie Saint-Brisse doivent estre de le [la] commungne de Tornai, TAILLIAR Recueil, p. 498.• Quant ne puis, fait li sainz, par ma parosse aler, Parosses e eglises conseillier e guarder, Ne puis pas mun mestier faire ne celebrer, Th. le mart. 131.XIIIe s.• Au coup de vespres qu'il orroit sonner en la paroiche où il demeure, Liv. des mét. 67.• Aucunes viles sunt en le [la] conté, où il voelent tenir par coustume que, quant aucuns acate, il fet savoir, en pleine paroisse, que tex [tel] heritages est vendus, BEAUMANOIR XLIV, 27.• Li prelat de sainte Eglise firent anoncier par lor baroches le commendement que Merlins lor ot conseillié ; si firent faire au commun pueple et proieres et oreisons, Merlin, f° 71, verso.XVe s.• Et je envoyera les connestables des parroches de maison en maison pour prendre et eslire les plus aidables et les mieux armés [Philippe d'Artevelle aux Gantois], FROISS. II, II, 153.Bourguig. barôche ; provenç. parrochia, parroquia ; espagn. parroquia ; ital. parrochia ; du lat. parochia, qu'on trouve dans saint Jérôme et Isidone, altéré (par confusion avec un dérivé du grec, celui qui fournit les choses nécessaires), de paroecia, paroisse, qui est dans saint Augustin et qui vient du grec, voisinage, du grec, près, et, maison.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.