- parage
- parage 1.(pa-ra-j') s. m.1° Terme de marine. Espace de mer, étendue de côtes accessible à la navigation. Ces parages sont habités par des sauvages.• Le prince de Conti faisait un triste et humiliant personnage, n'osant mettre pied à terre dans un parage ennemi qui lui refusait des vivres, SAINT-SIMON 48, 67.• Les côtes du Brésil, les Barbades et plusieurs autres parages, MAIRAN Éloges, Halley..• En sorte que la masse continue de cette glace solide et permanente qui couvre le pôle austral et toute la zone adjacente, s'étend dans ces parages jusqu'au delà du 66e degré de latitude, BUFF. Explic. cart. géogr. Oeuv. t. XIII, p. 357.2° Fig. et familièrement. Au plur. Tout endroit sur la terre où des personnes se rencontrent. Que venez-vous faire dans nos parages ?XVIe s.• On alumast du feu, afin que les vaisseaulx du pays eussent congnoissance que de nuit on les attendoit sur le parroy ou rive de la mer, DU CANGE paregium..Origine incertaine. Paregium est dans un texte de la fin du XIIIe siècle, et est la traduction d'un mot français parei ou paroi ou parege ; on peut donc conjecturer que parege s'est confondu par assimilation avec parage 2, et qu'il est une dérivation du latin paries, paroi : le parage serait la paroi de la mer.————————parage 2.(pa-ra-j') s. m.1° Extraction, qualité.• Un rat.... raillait le marcher un peu lent De la bête de haut parage [un éléphant], LA FONT. Fabl. VIII, 15.• Caumartin avait beaucoup d'amis, et de haut parage, SAINT-SIMON 69, 135.2° Terme de féodalité. Droit en vertu duquel une petite partie du fief était possédée par les puînés.XIIe s.• Nos somes andui [tous deux] d'un parage, WACE Rou, 14545.• Des citehains de Londres fui nez en cel estage, En lur visnez [voisinage] senz plainte mestrent [mirent, passèrent] tut lur eage, Ne furent, cum tu diz, d'einsi très bas parage, Th. le mart. 87.XIIIe s.• Se j'avoie mon jouvent [jeunesse] tout usé, Si sui-je riche et de moult haut parage, Qu'on m'aimeroit à petit de beauté, QUESNES Romancero, p. 109.• Vous i avés menti comme faus traitres que vous iestes ; et bien devés dire teles paroles, car vous iestes dou parage Guenelon, Chr. de Rains, p. 146.XVe s.• En nom Dieu, nous vous croirons, car vous estes un homme de parage et pour qui on doit moult faire, FROISS. II, III, 42.XVIe s.• Nul aultre n'y pouvoit aspirer ny parvenir [à l'échevinage, à Metz], s'il n'estoit des susdites sept races : et les appelloit-on les sept Parraiges, CARL. VI, 6.• Est neanmoins en leur choix [des puînés] de relever du seigneur feodal ou de les tenir [leurs parts] en parage de leur aisné, qui les acquitte de la foi pour le tout envers le seigneur commun, LOYSEL 623.• En chacune branche de parage, celle qui s'appeloit mirouer de fief, par l'ancienne coutume du Vexin, pouvoit porter la foi pour toutes les autres, LOYSEL 628.Provenç. paratge ; esp. parage ; ital. paraggio ; d'un bas-latin paraticum, de par, égal (voy. pair) : le parage est proprement l'égalité de naissance, de rang.————————parage 3.(pa-ra-j') s. m.1° Terme de marine. Poli que les charpentiers donnent aux surfaces de la membrure d'un vaisseau, avant de le border.2° Terme rural. Labour donné aux vignes avant l'hiver.3° Une des opérations de l'ajustage des pièces métalliques, qui a pour but de redresser les surfaces.Parer.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE3. PARAGE. Ajoutez :4° Action d'aplanir la surface d'un drap, en dirigeant les brins de la laine d'un même côté.• Quant au parage, ce sont des hommes qui le font, et c'est un métier très rude, Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet. t. V, p. 223.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.