- aube
- aube 1.(ô-b') s. f.1° Premier blanchissement de l'horizon, au point du jour. L'aube du jour, l'aube matinale ou simplement l'aube.• Et du temple déjà l'aube blanchit le faîte, RAC. Athal. I, 1.Terme de pêche. Sardines d'aube, sardines que l'on prend à la pêche du matin.L'aube des mouches, l'heure de midi.2° Terme de marine. Le temps qui s'écoule entre le souper de l'équipage et le moment où se prend le premier quart.XIe s.• Par main [matin] en l'albe, si com li jurz esclaire, Ch. de Rol. LII.XIIe s.• En mer se mettent quand l'aube est esclarée, Ronc. p. 118.• Peu ai-je eü, En la chambre [de ma dame], de joie ; Trop m'a neü [nui] L'aube qui me guerroie, Romancero, p. 68.• Si cume la clarted de l'albe est bele et clere, quant li soleilz lieved par matin, Rois, 211.XIIIe s.• Devant l'aube aparant, ains qu'il fut ajourné, Berte, XV.• Renart conmence à apeler [le loup], Qu'ileuques ne volt plus ester, Que jà estoit l'aube crevée, Ren. 1175.• Tu ies.... Aube qui le jor nos amainne, RUTEB. II, 13.• Aussi comme l'aube du jour aparoit, nous nous atirames [préparâmes] de touz poins, JOINV. 224.XVe s.• À l'aube du jour, FROISS. I, I, 150.XVIe s.• Dès l'aube du jour, AMYOT Comment refrén. la colère, 41.• Au tiers jour, à l'aube des mouches, nous apparut une isle triangulaire, RABEL. Pant. IV, 9.————————aube 2.(ô-b') s. f.Long vêtement de toile blanche que portent les prêtres dans les cérémonies.• L'aube offre de douces consonnances avec les idées religieuses, CHATEAUB. Génie, IV, I, 2.XIIe s.• Dunc s'esteit desparé de l'aube senz delai ; En chape e en surpliz remist [resta]...., Th. le mart. 37.XIIIe s.• Et puis après, l'aube qui est purement blanche, qui senefie virginité, Chr. de Rains, p. 104.• De la cité s'en ist l'eschiele de clergie [la troupe des clercs], Revestu de lor aube, bien çaint et haubergie, Ch. d'Ant. VIII, 409.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE2. AUBE. - HIST. Ajoutez :XVe s.• Mauldite soit l'eure que je fus oncques née, et que je ne mourus en mes aubes [langes], Les 15 joies de mariage, p. 15.————————aube 3.(ô-b') s. f.Planche fixée à la circonférence d'une roue de moulin à eau, et sur laquelle s'exerce l'action du liquide.Les roues des bateaux à vapeur ont aussi des aubes appelées à tort ailes, pales et vannes.XIIIe s.• Cil qui le tient à louage [le moulin], doit livrer quevilles, fusiax, aubes et teles cozes menues, BEAUMANOIR XXXVIII, 16.• Se li mestre qui gardent le mestier treuvent arçon mauvès, c'est à savoir aube, il doivent le aube faire taillier hors nettement, Liv. des mét. 215.• Fuz qui soient bon et loial à faire leur mestier, c'est à savoir de fin cuer de chaisne sans aube, de perier, d'alieret d'erble, ib. 103.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.