- attrait
- attrait, aite 1.(a-trè, trè-t) part. passé.Attiré. Attrait par les promesses qu'on lui faisait.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. ATTRAIT. Ajoutez.2° Terme de procédure. Attiré.• Actor sequitur forum rei, c'est-à-dire que le défendeur ne peut être attrait que devant le juge de sa nationalité, Journ. offic. 8 déc. 1875, p. 10113, 3e col..————————attrait 2.(a-trè ; le t se lie ; au pluriel l's se lie ; des attraits infinis ; dites : des a-trè-z infinis, attraits rime avec faits, sujets, paix, jamais, succès, etc.) s. m.1° Penchant, inclination.• Quand vous vous sentirez attiré à quelque chose de plus intime, suivez votre attrait, BOSSUET Lett. Corn. 87.• Laissez-vous aller à l'attrait qui vous presse, BOSSUET Lett. 88.• Telle [femme], sans aucun attrait pour la retraite, se consacre au Seigneur par pure fierté, MASS. Voc. 1.• Ce n'est pas qu'il faille s'interdire toutes les fonctions pour lesquelles nous sentons plus d'attrait, MASS. Confér. Vices..• Il sent un attrait secret pour ce nouvel établissement, MASS. Thom..• Il fut un temps où je me sentais un attrait violent vers la même carrière, DIDER. Essai sur Claude, liv. II.2° Qualité attrayante ; ce qui attire. L'attrait des plaisirs.• Combien d'âmes appelées sont infidèles à l'attrait de leur vocation !, MASS. Prof. 1.• Il [le faux dévot] cultive les femmes, et, entre celles-ci, les plus belles et les mieux faites : c'est son attrait, LA BRUY. 13.• De l'aimable vertu doux et puissants attraits !, RAC. Esth. II, 7.• Les objets les plus indifférents ont des attraits dans un nouvel entêtement, HAMILT. Gramm. 6.• Quels attraits penses-tu qu'ait pour nous la couronne ?, CORN. Rodog. II, 4.• Et vos discours pour elle ont de si grands attraits, CORN. Nicom. III, 3.• Si la prière vous offrait des attraits sensibles, MASS. Prière..• Qu'il donne à sa parole ces attraits si heureux pour la conversion des pécheurs, MASS. Parole..• Ses cheveux avaient servi d'attraits à la volupté, MASS. Magd..• Le secret et l'impunité ne sont pas pour lui des attraits pour le vice, MASS. Petit car. Dimanche de la Passion.3° En termes de spiritualité, les attraits de la grâce, les douceurs intérieures qu'elle fait éprouver.4° En parlant des femmes, les beautés qui charment.• Le destin d'Oreste Est de venir sans cesse adorer vos attraits, RAC. Andr. II, 2.• Viens voir tous ses attraits, Phénix, humiliés, RAC. ib. II, 5.• Lassé de ses trompeurs attraits, Au lieu de l'enlever, fuyez-la pour jamais, RAC. ib. III, 1.• Ma rivale, accablant mon amant de bienfaits, Opposait un empire à mes faibles attraits, RAC. Baj. I, 4.• Elle brillait de mille attraits, et ce n'était qu'agrément et que charmes que toute sa personne, MOL. Fourb. I, 2.5° Terme de pêche. Appât, amorce.ATTRAITS, APPAS, CHARMES (dans une femme). Ces trois mots expriment les beautés qui dans une femme saisissent les yeux et les captivent. Les attraits, c'est ce qui attire ; les appas, c'est ce qui amorce ; les charmes, c'est ce qui exerce une sorte d'enchantement. Dans la Toison d'or de Corneille, III, 4. Hypsipyle dit à Médée : Je n'ai que des attraits, et vous avez des charmes ; ce vers, justement blâmé par Voltaire à cause du jeu de mots, montre pourtant que charmes est plus fort que attraits.XIIIe s.• Hersent l'acole, et cil se tret En sus, n'a soing de son atret, Ren. 12401.• Hom qui est marcheans d'iaue puet faire son atret par desus le pont et par desouz, Liv. des mét. 287.XVe s.• Jean de la Faucille s'en vint demeurer à Nazaret, une très belle maison, et là fit son attrait [établissement] tout bellement, FROISS. II, II, 63.XVIe s.• Donnant toujours quelques nouveaux attraits [amorces] à ceux qui la regardoient, DESPER. Contes, LXVI.• Il luy estoit defendu de parler à moy, ny de me faire aucun attrait quand je venois à Chasteaubriand, CARL. I, 21.• Et toutefois, oultre ces attraicts là, encore establit il note d'infamie à l'encontre de ceulx qui ne se voudroient marier, AMYOT Lyc. 27.• Les donations procedées ny de sens aliené, ny par attraicts et allechements de femme, AMYOT Solon, 40.Attraire ; provenç. atrag ; ital. attratto.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.