- méreau
- (mé-rô) s. m.Nom donné, à partir du XIIe siècle, aux médailles ou à la monnaie de convention, de plomb, de cuivre, et quelquefois d'argent, dont chacun avait droit de faire usage : à l'église, pour constater la présence des moines aux offices ; au marché, pour prouver l'acquittement d'un droit ; dans les travaux et les ateliers, pour représenter, à la fin de la semaine, le prix des journées, et à d'autres usages, DE LA BORDE, Émaux, p. 381. Distribuer les méreaux aux chanoines. On vous payera en rapportant vos méreaux.Fig.• La grâce est le gage ou le méreau que Dieu donne à sa créature, LE P. SIMON MARS Myst. du roy. de Dieu, p. 627, dans POUGENS..Se disait aussi, chez les protestants, d'une espèce de cachet qu'on donnait à ceux qui voulaient communier.Nom donné primitivement aux marrons que les rondes déposent dans les corps de garde.XIVe s.• Le clerc des mereauls de l'aumosne, Ordonn. 20 nov. 1346.XVe s.• Et se aucuns des dits freres ou seurs avoient prins les mereelz pour y venir disner et ilz y defailloient, ilz seront tenus payer douze deniers en la descharge de la dite confrairie pour le dit disner, Ordonn. août 1483.• Ung meriau d'estaing où estoit empreint le nom de Jésus, Journ. de Paris sous Ch. VI et Ch. VII, an 1429.XVIe s.• Il dit qu'ils n'ont point esté participans de la circoncision, en quoy il signifie qu'ils estoyent exclus de la promesse, puisqu'ils n'en avoyent point eu le mereau, CALV. Inst. 1035.Bas-lat. merallus, dont l'origine est inconnue.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.