- se méprendre
- méprendre (se)(mé-pran-dr') v. réfl.Il se conjugue comme prendre.1° Commettre une erreur au sujet d'une personne ou d'une chose. Elles se sont méprises.• Entre tant de vertus mon choix se peut méprendre, CORN. Héracl. V, 2.• Une candeur à laquelle on ne se méprend point, FÉNEL. Tél. XIII.• Je connais trop votre style, monsieur, pour m'y être mépris un moment, VOLT. Lett. le Jeune de la Croix, 22 mars 1773.• Il ne faut pas que les jansénistes s'y méprennent : si on a détruit la société [des jésuites], ce n'est ni par amour pour eux ni par estime, D'ALEMB. Destr. des jésuites, Oeuv. t. V, p. 187, dans POUGENS..À s'y méprendre, de façon à se tromper, à être induit en erreur.• Il est fort bien fait, et chante comme Beaumaviel, à s'y méprendre, SÉV. 586.2° Fig. S'oublier et manquer de respect. À qui pensez-vous parler ? vous vous méprenez.XIIe s.• S'il nous requiert chevage [tribut], trop a vers nous mespris, Sax. XXVI.XIIIe s.• Sache que envers toi vilainement mesprit [il a commis une faute], Berte, XCI.• Or m'en loés [conseillez], si que je ne mesprenge ne à Dieu ne à mon seigneur, Chr. de Rains, p. 19.• Dames, par cest exemple aprenés, Qui vers vos amis mesprenés ; Car, se vous les lessiés morir, Diex le vous sara bien merir, la Rose, 1516.XIVe s.• Et en verité celui qui est paoureux est plain de desesperance ; quar il craint qu'il ne lui mesprenge en toutes choses, ORESME Eth. 82.XVe s.• Celluy qui se estimeroit jusques là mesprendroit envers Dieu, COMM. I, 3.XVIe s.• Et n'est pas dit, que les dames qui prennent, Font toutes mal, et qu'en prenant mesprennent, MAROT I, 402.• Il mesprint lourdement à Artibie d'estre monté sur un cheval fougueux, MONT. I, 359.• Vous (pardonnez-moi si je mesprendz) me semblez evidentement errer, RABEL. Pant. III, 14.• Quiconques mesprendra es choses dessusdites, il sera pugni d'amende, Ordonn. sept. 1514.Mes.... préfixe, et prendre ; Berry, s'être meinpris, s'être trompé ; provenç. mesprendre, mensprendre, mespenre, menspenre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.