- atelier
- (a-te-lié) s. m.1° Lieu où travaillent un certain nombre d'ouvriers.• En le promenant d'atelier en atelier, J. J. ROUSS. Ém. III.• Il se promène tous les jours dans ses ateliers, LA BRUY. 11.Tous les ouvriers d'un atelier. L'atelier demande une augmentation de salaire. Un chef d'atelier.2° Lieu de travail d'un peintre, d'un sculpteur. Cet artiste ne se plaît que dans son atelier.L'atelier, les élèves d'un artiste considérés collectivement.Jour d'atelier, jour le plus propre à éclairer un tableau, une statue.3° En termes de fortification, excavation de fossé.Entendre bien l'atelier, être habile à conduire les travaux d'attaque et de défense d'une place.4° Atelier du sculpteur, nom de petites constellations du ciel méridional.XVIe s.• Comment seroit porté le plastre à l'atelier, RAB. Pant. III, 49.• Il employa ces deniers, pour le moins la pluspart, à ses propres bastimens, et bien peu à l'autre attelier [aux travaux de canalisation], CARL. I, 31.• Ils avoyent conclu de jetter mon hastelier à bas, PALISSY 9.Berry, âtelier ; provenç. astelier, amas de lances ; espagn. astillero, râtelier pour les piques. D'après l'orthographe ancienne, on reconnaît qu'atelier a même radical qu'attelle (astelle) : c'est le lieu où l'on prépare les attelles, qui sont de petites planches ; en un mot, c'est l'atelier d'un menuisier ; de là le sens a passé à toute espèce d'atelier (voy. attelle). L'orthographe attelier a été longtemps en usage, et il serait mieux d'écrire ou attelier par deux tt, ou a-t-elle par un seul t. La prononciation â-te-lié, qui s'en tend très souvent, a conservé la trace d'une lettre disparue (astelier).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREATELIER. Ajoutez :5°• Dans l'exploitation du bois de flottage, nom donné à l'espace qu'occupe sur le port chaque ouvrier tireur, qui est également désigné par ce nom, Mém. de la Soc. centrale d'agric. 1873, p. 260.6°• Nom donné, dans la Vienne, au haras où l'on élève les baudets pour la procréation des mules et mulets, Les Primes d'honneur, Paris, 1872, p. 302.7° Atelier de salaisons, entrepôt fictif de sel, à l'usage de saleurs de poisson.Ajoutez : XIVe s.• Que chascuns ait sen atelier en tel lieu que il ne nuise à le ville [Abbeville], Rec. des monum. inédits de l'hist. du tiers état, t. IV, p. 211.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.