- milord
- (mi-lor ; le d ne se prononce et ne se lie jamais ; au pluriel, l's ne se lie pas : des mi-lor anglais ; cependant quelques-uns la lient : des mi-lor-z anglais) s. m.1° Proprement mon lord, mon seigneur, voy. lord.2° Dans l'usage français de ce mot, un lord.• Il [le roi d'Angleterre Jacques II] a parlé à ses milords, donné liberté aux moins affectionnés, et renouvelé l'attachement des plus fidèles, SÉV. 13 oct. 1688.• Carlingford, milord irlandais, avait été gouverneur de M. de Lorraine, SAINT-SIMON 104, 113.• C'est un Pérou que l'Angleterre pour un habile joueur comme le chevalier, et la plupart de ces gros milords ne savent que faire de leur argent, DANCOURT la Désol. des joueuses, sc. 5.• Quand il faut souffrir la présence Et la licence D'un traitant qui fait le milord, Quelle souffrance !, L'Horoscope accompli, 1729, dans FR. MICHEL, argot.• Les laquais disaient entre eux dans leur langage de laquais : il faut que ce soit quelque milord anglais, VOLT. Candide, 22.3° Fig. et populairement. Un homme très riche.4° Adjectivement. Cabriolet milord, et, plus souvent, un milord, cabriolet à quatre roues.• Une de ces voitures nouvellement mises en circulation sur les places de Paris et nommées des milords, H. BALZAC dans Excentr. du langage..On a dit milour.• Bottés à cru les gros milours.... Jouaient les uns au trique-trac, Les autres prenaient du tabac, SCARR. Virg. IV.XVe s.• À tels destours Et à tels tours Le temps passé, Les grans milours Qui ont eu cours Y ont passé, le Loyer des folles amours, p. 328, dans LACURNE.• J'ay grand paour que dedans brefs jours, Par faulte d'argent et de draps, Entre nous fringans et milours, Ne soyons tous vestus de sacs, COQUILLART Droits nouveaux..XVIe s.• Ce mot milord ne peut estre trouvé estrange aux François, pour ce que, dejà longtemps a, on a accoustumé de dire par joyeuseté un gros milort en signifiant un grant seigneur, H. EST. Lang. françois ital. p. 50.• Les rançonnemens que l'on faisoit de ces gras usuriers milorts, quant on les tenoit une fois, leur faisoit bien sortir de par le diable leurs beaux escus et leurs bourses, en despit d'eux, BRANT. Capit. franç. t. III, p. 199, dans LACURNE.Angl. my, mon, et lord.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.