- arçon
- (ar-son) s. m.1° Pièce de bois cintrée qui fait partie de la selle. Arçon de devant. Arçon de derrière.• Et ma hache est pendue à l'arçon de ma selle, V. HUGO Orient. 15.• Les rois tiendront l'arçon de notre selle, VOLT. Dial. 25.• Deux longs pistolets d'arçon, passés dans une étroite ceinture, relevaient sa veste d'une manière grotesque, CHATEAUB. Itin. 31.Être ferme dans, sur les arçons. Au propre, se tenir bien en selle ; au figuré, défendre ses principes, ses opinions avec vigueur.• Sans cette mauvaise chose, il se fût encore remis dans les arçons, SÉV. 391.Perdre, vider les arçons. Au propre, tomber, être renversé de cheval ; au figuré, être déconcerté, embarrassé.• Le ménestrel consacrait ses chansons à ce vainqueur dont la terrible lance Aux plus vaillants fait vider les arçons, MILLEV. Charlemagne à Pavie, ch. III.• Dom Ruis de Martanza fit perdre les arçons à son adversaire, VOLT. Moeurs, 45.2° Les chapeliers appellent arçon un instrument en forme d'archet, qui sert à leur métier.3° En termes d'agriculture, sarment de vigne qu'on recourbe pour lui faire produire plus de fruit.XIe s.• Pleine sa hanste [il] l'abat mort des arçuns, Ch. de Rol. XCII.XIIe s.• De plene terre [il] est sailliz en l'arzon, Ronc. p. 52.XIIIe s.• Li rois Ricars tenoit en sa main un tronchon d'une lance, et meut au Barrois, et le quida porter fors des archons, Chr. de Rains, p. 40.• Or est Renart en grant peril, Il drece la qeue en l'arçon ; Qar moult doute mors [morsure] de gaingnon, Ren. 1831.• Quant s'oroison eut dite et faite, Sa viele a dou fuerre traite, L'arçon [archet] as cordes fait sentir Et la viele retentir, G. DE COINSI Du cierge..• Fust à pié, fust sus les arçons, la Rose, 6699.• Et chascun deit aveir l'une de ces deus espées atachiées à l'arson devant de la scelle, et l'autre deit aveir ceinte, Ass. de Jér. I, 170.• Sus un bas cheval bien fourni seoit ; ses renes avoit getées sur l'arçon de sa selle et les tenoit à ses deus mains, JOINV. 227.XVe s.• En mettant une main sur l'arçon de la selle d'un grand coursier, et l'autre emprès les oreilles, sailloit par entre ses bras de l'autre part du coursier, Bouciq. I, ch. 6.• Les quels ferirent sur le duc d'Orleans et le tuerent, et jetterent à terre de dessus sa mule : et luy coupperent le poing, dont il tenoit l'arson de sa selle, J. CHARTIER Hist. de Charles VII.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.