- jadis
- (ja-dî ; aujourd'hui plusieurs, à tort, font sentir l's ; l's se lie : <
adv. Dans le passé, il y a longtemps.• Ô soleil, ô grand luminaire, Si jadis l'horreur d'un festin...., MALH. II, 1.• Dans Florence jadis vivait un médecin, BOILEAU Art p. IV.• Son rabat jadis blanc, et sa perruque antique, BOILEAU Sat. III.• N'est-ce pas cette même Agrippine Que mon père épousa jadis pour ma ruine ?, RAC. Brit. I, 4.• Hélas ! de cette cour j'ai vu jadis la gloire, VOLT. Zaïre, II, 3.Le temps de jadis, ou, simplement, le temps jadis, le temps passé. Les bonnes gens du temps jadis.• La génisse, la chèvre et leur soeur la brebis, Avec un fier lion, seigneur du voisinage, Firent société, dit-on, au temps jadis, Et mirent en commun le gain et le dommage, LA FONT. Fabl. I, 6.• D'une architecture Du temps de jadis La sage nature M'a fait un logis, L'ABBÉ RÉGNIER la Maison en décadence.Jadis est du style élevé ou poétique ; dans la conversation on dit : autrefois.XIIIe s.• À enherber [empoisonner] m'apprist jadis une Juise [Juive], Berte, LXXVI.XVe s.• Absous et clamés quittes d'une grand somme de florins dont ils estoient de jadis obligés et liés au roi de France, FROISS. I, I, 106.XVIe s.• Quand nous disons : cela se faisoit au tems jadis, nous declarons que c'est une chose qui est hors d'usage, tellement qu'elle seroit de mauvaise grace en nostre tems, H. EST. Apolog. pour Hér. p. 426.Bourg. joidi ; provenç. jadis ; du lat. jam, déjà, et dies, jour ; mot composé comme tousdis, toujours (totos dies), et tandis (tantos dies).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREJADIS. - HIST. Ajoutez :XIIe s.• Lo vesque de Spolice, ki ja diz à moi en amistiez familiarement fut joinz, li Dialoge Gregoire lo pape, 1876, p. 168.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.