- inciser
- (in-si-zé) v. a.1° Faire une entaille avec quelque chose de tranchant.• On [le castor] n'incise point l'arbre du côté de la terre, mais du côté de l'eau, pour qu'il tombe sur le courant, CHATEAUB. Amér. Hist. natur. Castors..• Deux [Arabes] voulant se jurer la foi, un troisième se met entre eux deux, et avec une pierre tranchante leur incise le dedans des mains, P. L. COUR. Prospect. d'une trad. d'Hérodote..Particulièrement. Faire des taillades, des fentes dans un arbre. Inciser l'écorce d'un arbre pour le greffer. Inciser un pin pour en tirer la résine.Terme de verrier. Couper le verre encore chaud, en se servant d'un instrument mouillé ou très froid.2° Fig. Terme de l'ancienne médecine. Dissoudre, en parlant de l'action des sucs de l'estomac ou de celle de certains médicaments. Remèdes propres à inciser les humeurs.• Les eaux de l'estomac ont la vertu d'inciser les viandes, et les coupent si menues qu'il n'y a rien de l'ancienne forme, BOSSUET Connaiss. II, 10.XIIe s.• Sur l'espaule senestre l'espée li cula [coula], Le mantel e les dras tresqu'al cuir encisa, E le braz maistre Edward près tut en deus colpa, Th. le mart. 150.• Si l'ont trenchiée à un coustel, Bien ont encisée la pel, Et les deus cornes li brisierent, Ren. 19628.XIVe s.• Puis, prenant la jambe de derriere [du cerf], l'encise tout autour en dessoubz de la jointe, Modus, f° XXI, verso.• Que le chancre [cancer] soit tout encisié o [avec] toutes ses racines, H. DE MONDEVILLE f° 95, verso..XVIe s.• Marius endura patiemment toutes les extremes angoisses de douleur qu'il estoit force qu'il sentist quand on l'incisoit, sans remuer, sans gemir, ny souspirer, AMYOT Mar. 9.• Chaleur et vapeur, laquelle a vertu de subtiliser, attenuer, inciser, resoudre et conforter la dite partie, PARÉ v, 14.Lat. incisum, supin de incidere, couper, de in (voy. in.... 2), et caedere, couper.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.