- incarner
- (in-kar-né) v. a.1° Terme de théologie. Donner à la Divinité la chair de l'homme.• Malebranche répondra : Dieu n'a point fait incarner son fils pour les hommes, mais il n'a créé les hommes qu'à cause de son fils qu'il voulait incarner, FÉN. t. III, p. 133.2° S'incarner, v. réfl. Devenir chair, se faire homme.• Le Verbe s'est incarné, BOSSUET Hist. II, 11.Il se dit aussi dans la religion brahmanique. Selon les Indiens le dieu Vichnou s'est plusieurs fois incarné.3° Terme de chirurgie. L'ongle s'incarne, il entre dans les chairs.XIIe s.• Sapience vrayement encharneie, ST. BERN. Sermons mss. p. 145, dans LACURNE, encharné..XIVe s.• Et ne devon pas vouloir que ces derraines plaies soient encharnées...., H. DE MONDEVILLE f° 43.• Garder en la cure d'aucunes ulceres, que membres divers qui sont près à près ne soient encharnés ensemble, si comme la paupiere avec l'oeil, H. DE MONDEVILLE f° 73, verso..XVIe s.• Ils [les protestants] avoient fait la premiere guerre en anges, la seconde en hommes et la troisieme en diables encharnés, D'AUB. Hist. II, 39.• Ces matieres servent à fortifier les gencives et à les incarner, estans descharnées, pour l'assurance des dents, O. DE SERRES 915.• Quand la vertu mesme seroit incarnée, je crois que le pouls luy battroit plus fort allant à l'assault qu'allant disner, MONT. I, 339.Provenç. et espagn. encarnar ; ital. incarnare ; du latin incarnatus qui vient de in (voy. in.... 2), et caro, carnis (voy. chair).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.