- halle
- (ha-l') s. f.1° Place publique ordinairement couverte, où se tient le marché. Halle aux blés, aux cuirs, aux huîtres.• M. de Nevers allait très souvent acheter lui-même à la halle et ailleurs ce qu'il voulait manger, SAINT-SIMON 173, 58.Les dames de la halle, les femmes qui vendent à la halle.À Paris, absolument, les Halles, celles où l'on vend les denrées alimentaires.Langage des halles, langage bas et grossier.• Le Parnasse parla le langage des halles, BOILEAU Art p. I.• Ma mère, finissez vos proverbes des halles, LEGRAND Famille extravag. sc. 2.2° Magasin public où les gens d'un même commerce tiennent leurs produits. La halle aux draps de Paris. La halle aux vins. Faire construire et édifier halle, bancs, étaux et autres choses nécessaires pour loger les marchands et leurs marchandises, Lett. patentes, juillet 1610.3° Fig. Bâtiment ouvert à tous les vents. Ce salon est une halle, une grande halle.4° Dans un arsenal, certains ateliers ou locaux spéciaux.5° Atelier dont le four de cuisson occupe le centre, dans une fabrique de glaces.XIIIe s.• Se il sont demorant es terres devant dites, et il aportent leur pain es hales, Liv. des mét. 9.• Tele ale [foule] avoit en ma meson...., la Rose, 12979.• Le roy tint cele feste es hales de Saumur, JOINV. 205.XIVe s.• Nostre dit habitans seront tenus de maintenir les aules du dit lieu, DU CANGE aula..XVe s.• Jean Lyon et aulcuns capitaines de ses gens monterent haut en la halle, FROISS. II, II, 56.• Sans tenir ici halle de neant [disputer pour rien], je vous conseille que me baillez ma part, LOUIS XI Nouv. XCII.XVIe s.• À chasque fort y avoit une hale pour voir la compagnie entiere et à couvert, D'AUB. Hist. II, 148.• La recherche des phrases nouvelles et des mots peu cogneus vient d'une ambition puerile et pedantesque ; peusse je ne me servir que de ceulx qui servent aux hales à Paris !, MONT. I, 192.• Par la coustume l'on tient siege sous la halle d'icelle ville trois jours en chacune sepmaine et à l'heure accoustumée, si comme les lundy, les jeudy et samedy, où sont deux eschevins de la dite ville, Coust. génér. t. II, p. 927.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.