- grener
- (gre-né. La syllabe gre prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : le blé grène, grènera)1° V. n. Produire de la graine, rendre beaucoup de grains. Les blés ont bien grené cette année.• Dans les terroirs froids et humides, le basilic, le persil de Macédoine ne grènent pas, ou plutôt grènent si tard, que leur graine ne saurait mûrir, LA QUINTINYE Jardins, t. I, dans RICHELET.2° Faire grener les cocons de vers à soie, laisser la chrysalide se changer en papillon, les papillons sortir et faire des oeufs qu on nomme graine.3° V. a. Réduire en petits grains. Grener du tabac.Convertir en petits grains, en parlant d'une poudre qu'on met préalablement en pâte. Grener la poudre de guerre.Grener le sel, le raffiner pour le réduire en sel blanc.4° Grener une peau, la rendre grenue.5° Se grener, v. réfl. On dit que le sel se grène, quand la superficie des marais se cristallise aux rayons du soleil et prend cette figure à plusieurs angles qu'on nomme grain de sel.XIIe s.• Et li rosier en mai florist et graine, Couci, XIV.XIIIe s.• La vie [mondaine] C'est l'arbre qui tost se desfruite ; C'est ly espis qui point ne graine, J. DE MEUNG Tr. 1234.XVIe s.• Faire grener les papillons sur du papier, n'est le profit de l'oeuvre, parce qu'on n'en peut oster la graine qu'en rasclant avec un cousteau, dont beaucoup s'en casse, O. DE SERRES 491.• Le temps de grener [faire paisson] en bois et forest commence à la sainct Remy et dure jusqu'à la sainct André, Coust. génér. t. I, p. 210.Graine ; provenç. et espagn. granar ; ital. granare.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.