- gouvernail
- (gou-vèr-nall, ll mouillées, et non gou-vèr-naye) s. m.1° Nom d'une pièce de bois longue, plate et large, qui est placée à l'arrière des vaisseaux ou bateaux, plonge dans l'eau, divise les vagues par le mouvement qu'elle reçoit du timonier, et sert à la conduite du bâtiment, en faisant tourner l'avant du côté opposé à celui où l'on tourne le gouvernail. La barre du gouvernail.• Je pris le gouvernail en main, FÉN. Tél. IV.Gouvernail de drisse, barre de fer nommée aussi guide de drisse. Gouvernail-fougue, sorte de gouvernail supplémentaire.2° Fig. Il se dit en parlant du gouvernement d'un État. Abandonner le gouvernail.• Durant cette tempête, n'a-t-il pas [le cardinal de Richelieu] tenu le gouvernail d'une main et la boussole de l'autre ?, VOIT. Lett. 74.3° Queue d'un moulin à vent servant à le faire tourner, de manière à présenter les ailes au vent.4° Dans un paquet de barres à forger, celle du milieu, dont la longueur excède celle des autres.5° Fil de fer qui sert à accorder des tuyaux d'anche.Autrefois le pluriel de ce mot était en aux, les gouvernaux, qui est dans Richelet. Aujourd'hui on dit les gouvernails.XIIe s.• La neif veiz [tu vois] tutes parz en tempestes gesir ; J'en tieng le guvernail, tu me roves [demandes de] dormir, Th. le mart. 87.XIIIe s.• Car à mervelle est bons li vens ; Li governaus siet bien et droit ; La nes [nef] s'en va à grant esploit, Partonop. v. 736.• En ces nefz de Marseille a deux gouvernaus qui sont attachez à deux tisons [poutres] si merveilleusement, que, si tost comme l'en auroit tourné un roncin, l'en peut tourner la nef à destre et à senestre, JOINV. 237.XVIe s.• Dieu tient le clou du gouvernail, pour tourner leurs effors à executer ses jugemens, CALV. Instit. 160.Lat. gubernaculum, de gubernare, gouverner.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.