- glose
- (glô-z') s. f.1° Mot vieilli ou difficile recueilli dans les auteurs grecs et expliqué. Érotien a donné un recueil des gloses d'Hippocrate.2° Par extension, note explicative sur les mots ou sur le sens d'un texte, dans la même langue que le texte, et mise d'ordinaire à la marge.• Faisons donc quelques récits Qu'elle déchiffre sans glose, LA FONT. Fabl. VIII, 13.• Concevez, monsieur, huit pages sans points ni virgules, les gloses confondues avec le texte, P. L. COUR. Lett. à M. Renouard..Glose ordinaire, le commentaire de Nicolas de Lyra sur la Bible.Glose interlinéaire, glose placée entre les lignes du texte.La glose se dit spécialement aussi des commentaires des glossateurs qui accompagnent certaines anciennes éditions du Corpus juris. L'édition principale se nomme la grande glose.3° Notes servant à l'éclaircissement d'un texte. La Glose d'Accurse.• Cette fable n'est point dans le texte, mais dans la glose, DIDEROT Opin. des anc. phil. (juifs)..C'est la glose d'Orléans qui est plus obscure que le texte, s'est dit d'explications peu claires et embrouillant le texte au lieu de l'éclaircir ; locution née des écoles de droit d'Orléans qui ont été longtemps célèbres.4° Parodie rimée d'une pièce de poésie dont on répète un vers à la fin de chaque stance. La glose a autant de stances que le texte parodié a de vers. La glose de Sarazin sur le sonnet de Job.Par extension, récit.• On dit pourtant, pour terminer ma glose En peu de mots, que l'ombre de l'oiseau Ne loge plus dans le susdit tombeau, GRESS. Vert-vert, IV.5° Réflexions, interprétations critiques.• Je sais que c'est un texte où chacun fait sa glose, BOILEAU Sat. X.GLOSE, COMMENTAIRE. Ils sont tous les deux des interprétations ou des explications d'un texte ; mais la glose est plus littérale et se fait presque mot à mot ; le commentaire est plus libre, et moins scrupuleux de s'écarter de la lettre, GUIZOT.XIIIe s.• Ensi estoient dont les choses Entre les testes [textes] et les gloses, G. DE CAMBRAI Barl. et Jos. p. 5.• Car sachiés que cist nobles songes, Où fausse glose volés metre, Doit estre entendus à la letre, la Rose, 6633.• Et Leonce tantost la glose Li demanda de ceste chose, ib. 8793.XVe s.• Quant tu es courcé d'aultres choses, Cueur, mieulx te vault en paix laisser ; Car s'on te vient araisonner, Tost y trouves d'estranges gloses, CH. D'ORL. Rondeau..XVIe s.• Il me faut ici adjurer les lecteurs, non pas d'escouter à mes gloses, mais de donner quelque lieu à la parole de Dieu, CALV. Inst. 511.Provenç. espagn. et ital. glosa ; portug. glossa ; du latin glossa, qui est le grec, proprement langue, puis mot ancien tombé en désuétude, difficile à comprendre, de là glose.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.