- fourrure
- (fou-ru-r') s. f.1° Peau de certains animaux, plus ou moins précieuse, munie de son poil et préparée, dont on garnit les vêtements pour se garantir du froid.• La fourrure des castors blancs est estimée à cause de sa rareté, et les parfaitement noirs sont presque aussi rares que les blancs, BUFF. Quadrup. t. III, p. 71, dans POUGENS.• Les Français construisirent en 1726, à Niagara, un fort où s'arrêtaient les fourrures, qui, sans cet établissement, auraient été portées à Oswego, RAYNAL Hist. phil. XVII, 26.Par extension, en parlant d'oiseaux.• Ils [les eiders] ne quittent point le climat glacial, dont leur fourrure épaisse leur permet de braver la rigueur, BUFF. Ois. t. XVII, p. 164.2° Robe garnie de fourrures. La fourrure d'un docteur, d'un président.• Les députés [lapins] retournèrent dire à leurs frères que cet étranger [le chat], si vénérable par sa majestueuse fourrure, était un philosophe, FÉN. t. XIX, p. 51.• Rose en douillette, en fourrure, Ici contre la froidure, Vient m'offrir un doux soutien, BÉRANG. Hiver..Par extension, la personne même qui porte la robe de fourrure.• Il traite les fourrures [présidents] de bourgeoisie, LA BRUY. XI.3° Terme de blason. Peaux velues qui entrent dans les armoiries ; il y en a deux, l'hermine et le vair.4° Terme de menuiserie. Tringles de bois servant à appuyer le lambris, à remplir un vide, etc.Morceau de bois mince qui sert à caler les pièces de charpente.5° Terme de marine. Morceaux de vieille toile ou de vieux cordages servant à remplir les vides, à garantir du frottement les cordages.Nom donné à certaines garnitures de bois tendres appliquées aux vergues, aux mâts, aux bittes, aux écubiers, etc.6° Morceau ou pièce fausse insérée dans quelque ouvrage ancien.7° Pyramide de chaudrons qui entrent les uns dans les autres.8° Touffes d'herbes que les bestiaux laissent dans les prés parce qu'ils y trouvent des plantes qui leur répugnent.XIIIe s.• Fame n'est pas de peché monde. Qui a sa crine noire ou blonde Selonc nature, Qui i met s'entente et sa cure à ajouster une fourreure Au lonc des treces, Fabliaux mss. n° 7218, f° 237, dans LACURNE.XVe s.• Serons armez [pour un tournois] par nos cousts comme il nous plaira, et aurons targe sans couverture ne fourrure de fer ne d'acier, MONSTREL. t. I, ch. 8, p. 7, dans LACURNE.XVIe s.• Seront tenus les officiers de nos villes de faire visiter lesdits fagots et laignes, quand ils viendront à vente, pour sçavoir s'il y a fourrure ou autre faute, et proceder sur les delinquans par les peines...., Coust. génér. t. I, p. 814.Fourrer ; prov. folradura ; anc. espagn. forradura. La fourrure, comme on voit par l'historique, est proprement ce qui enveloppe, et, en se particularisant, la peau velue dont on garnit les vêtements.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.