- fourbir
- (four-bir) v. a.1° Polir par le frottement, en parlant d'ustensiles de fer, de cuivre, et des armes. Fourbir un poêlon avec du grès.Fig.• Le christianisme fourbit les épées qui couvrirent nos campagnes de cadavres, VOLT. Phil. Déf. de milord Bolingbroke, 43.2° Se fourbir, v. réfl. Être fourbi. Ce cuivre se fourbit aisément.Se fourbir se dit des soldats de cavalerie, cuirassiers, par exemple, qui nettoient leur armure. Le cuirassier a tant par jour pour se nourrir, se fourbir.XIe s.• Ferez [frappez], segnor, des espées furbies, Ch. de Rol. CXLI.XIIe s.• Il a ma terre à grant tort envaïe ; Se nel deffen à m'espée forbie, Je ne me prise une poume pourie, Raoul de C. 75.• Forbir la purreture de la chaitive pense [pensée], Job, p. 449.XIIIe s.• Nettement tient son cuer qui ainsi le forbit, J. DE MEUNG Test. 1364.• Eve rose [eau de rose] dont se fourbissent, Dit du mercier, dans RAYNOUARD, Gloss.XVe s.• Vous avez tuit bouche à court ; Mais l'on vous fait d'avoir gaiges le sourt [on fait la sourde oreille pour vos gages] ; Et si n'avez rien pour fourbir vos dens, Fors bouche à court, sans rien mettre dedans, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 218, dans LACURNE.XVIe s.• Ilz portoient devant eulx des escus de fer bien fourby et luisant, AMYOT P. Aem. 30.Wallon, horbi ; namur. foûrbi ; provenç. forbir ; ital. forbire ; angl. furbish ; de l'anc. h. allem. furban, nettoyer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.