- fors
- (for) prép.Terme vieilli pour lequel on dit hors, hormis, excepté. Tout est perdu, fors l'honneur, Mot attribué à François 1er.• Moi.... à qui rien fors l'amour ne pût être contraire, RÉGNIER Élég. V.• Il le faut avouer avecque vérité, Il me passoit en tout fors en fidélité, RACAN Bergeries, dans RICHELET.• La dame était de gracieux maintien.... Somme qu'enfin il ne lui manquait rien, Fors que d'avoir un ami digne d'elle, LA FONT. Coc..• Le mal d'autrui ne me tourmente en rien, Fors excepté ce qui touche au compère, LA FONT. Fais..Xe s.• Si escit [il sortit] foers de la civitate, Fragm. de Valenc. p. 468.XIe s.• Home qui plaide en curt, à qui curt que ço soit, fors là où li cors le roi est...., Lois de Guill. 28.• Par mi la bouche en saut fors li clairs sans, Ch. de Rol. CXXXII.XIIe s.• Et fors de son poing destre lui eschapa l'espée, Ronc. p. 196.• Se j'en travail [souffre], je n'en sai qui blasmer, Fors ses douz ieus et son simple viaire, Couci, II.• Je ne m'en sai venger fors au plorer, ib. VI.• Car riens, fors moi, ne porroit endurer Les grans travaus que j'ai por lui [la] servir, ib. x.XIIIe s.• Com cele qui n'avoit fors de bien faire cure, Berte, XLII.• De ceste chose-ci à nului ne parlez Fors sans plus à vo [votre] femme...., ib. CXXI.XIVe s.• En aucunes operacions de fortitude, il ne a delettacion fors en tant comme l'en attaint à la fin, ORESME Eth. 90.XVe s.• [Pays] durement pauvre de toutes choses fors que de bestes, FROISS. I, I, 33.• Le roi d'Angleterre qui estoit alors en la fleur de sa jeunesse, et qui ne desiroit fors à trouver les armes et ses ennemis, FROISS. I, I, 265.XVIe s.• La partie ligneuse est inutille, forz que à faire flambe lumineuse, RABEL. Pant. III, 50.• Ils n'ont rien de Jesus Christ fors que le titre et l'apparence, CALV. Instit. 818.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.