- enseignement
- (an-sè-gne-man) s. m.1° L'action d'enseigner. La carrière de l'enseignement. Ce professeur a la pratique de l'enseignement.2° Enseignement public, l'enseignement que donne l'État ; il se divise en primaire, secondaire et supérieur.Enseignement primaire, celui qui donne les premiers éléments des connaissances, lecture, écriture et arithmétique.Enseignement secondaire, celui qui embrasse l'étude des langues anciennes, de la rhétorique et les premiers éléments des sciences mathématiques et physiques et de la philosophie. Il se donne dans les lycées et les colléges, ainsi que dans les petits séminaires.Enseignement supérieur, celui qui est destiné à enseigner dans toute leur étendue les lettres, les langues, les sciences et la philosophie. Il se donne dans les facultés, au Collége de France et dans les grands séminaires.3° Se dit des différentes méthodes d'enseignement.Enseignement individuel, celui dans lequel le professeur s'occupe en particulier et successivement de chacun des élèves d'une classe.Enseignement mutuel, celui dans lequel on emploie les élèves les plus avancés sous le titre de moniteurs, pour répéter aux autres ce qu'eux-mêmes viennent d'apprendre.Enseignement simultané, celui dans lequel le professeur s'adresse à la masse des élèves de la classe ou d'une subdivision, et leur fait faire à tous en même temps les mêmes exercices.Enseignement professionnel, celui dans lequel on apprend aux enfants ce qui est nécessaire à la profession qu'ils doivent suivre un jour et principalement aux professions commerciales et industrielles.4° Enseignement libre, enseignement que donnent les particuliers, par opposition à l'enseignement public ou de l'État.Enseignement obligatoire, disposition légale en vertu de laquelle tous les pères sont obligés d'envoyer leurs enfants à l'école.5° La carrière de l'enseignement, le corps enseignant. Il est entré dans l'enseignement. Il se destine à l'enseignement.6° L'action d'instruire en général. L'enseignement développe la moralité d'un peuple.En un sens plus restreint et spécial. L'enseignement universitaire. L'enseignement des jésuites.7° Précepte qui enseigne à faire ou à éviter.• L'art de la guerre A moins d'enseignements que tu n'as de vertus, MALH. I, 4.• Satisfaites les dieux par votre amendement, Et sachez-moi bon gré de cet enseignement, ROTR. Antigone, V, 5.• Un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli ; voilà les enseignements que Dieu donne aux rois ; ainsi fait-il voir au monde le néant de ses pompes et de ses grandeurs, BOSSUET Reine d'Anglet..• Les enseignements que Dieu donnait à son peuple, BOSSUET Lett. 258.• Et pratiquons cet enseignement, PASC. dans COUSIN.8° Au plur. Ancien terme de pratique. Titres et enseignements, les pièces servant à prouver un droit, une possession, une qualité.XIIIe s.• Ge ai affermé par mes enseignemenz les colonnes de Dieu, Psautier, f° 88.• Car voi bien que vous escrivés On livre du cuer volentiers Tous mes enseignemens entiers, la Rose, 13705.• Le pape Gregoire, Qui par lettres la saluoit Et mult d'escriz li envoioit, Où mult avoit d'enseignement, Por qu'ele vesquist chastement, RUTEB. II, 196.• Lors appela mons Philippe son filz, et h commanda à garder aussi comme par testament touz les enseignements que il lui lessa, JOINV. 300.• Et ce prince et tout son peuple reçurent leur enseignements [des prédicateurs] si debonnairement, que il furent touz baptiziés, JOINV. 264.XVe s.• L'empereur revestu de ses habits et enseignements [insignes] imperiaux, Chr. de St Denis, t. II, f° 33, dans LACURNE.• Et en ce faisant, tiens bien l'enseignement du sage duc d'Athenes qui fut appelé Pericles qui disoit, comme rapporte Justin...., Bouciq. part. IV, ch. 6.XVIe s.• Paetus se frappa tout soubdain de ce mesme glaive, honteux, à mon advis, d'avoir eu besoin d'un si cher et precieux enseignement [le coup dont sa femme s'était frappée], MONT. III, 182.Enseigner ; provenç. ensegnamen, ensenhaman, essegnamen ; espagn. enseñamiento ; ital. insegnamento.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.