- emmener
- (an-me-né. La syllabe me prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : j'emmène, j'emmènerai) v. a.1° Mener quelqu'un avec soi d'un lieu dans un autre.• Qu'on l'emmène, soldats, il blesse ici la vue, CORN. Othon, V, 6.• Qu'à l'instant hors du temple elle soit emmenée, RAC. Ath. V, 6.• L'empereur fit un geste de mépris et d'humeur ; on emmena ce misérable [un des incendiaires de Moscou] dans la première cour, où les grenadiers furieux le firent expirer sous leurs baïonnettes, SÉGUR Hist. de Napol. VIII, 6.2° Se dit aussi des bestiaux et des choses. Il a emmené les marchandises. Il a emmené le bétail.XIe s.• Ses meillors homes [il] enmeine ensemble od sei [avec soi], Ch. de Rol. XXXVII.XIIe s.• En douce France [il] l'enmenra sans faillie, Ronc. p. 148.• Armer l'enmenent [pour lui donner ses armes] la gent de son lignage, ib. p. 182.XIIIe s.• Devant le roi son pere isnelement [elle] l'enmaine, AUDEFROY LE BAST. Romancero, p. 14.• Ugues s'en est tournés, s'ammoine Beatris, ib. p. 35.• Avec ma femme alastes, quant ele en fu menée, Berte, CIV.• Qant ces nonnains se vont par le pays esbatre, Les unes à Paris, les autres à Montmartre, Tel fois emmainne deux qu'on en ramainne quatre, RUTEB. 242.XVe s.• Et emmenerent grand pillage et grand proie en leurs garnisons, FROISS. I, I, 113.XVIe s.• Tout ce que le cours de l'eau emmene aval, AMYOT Philop. 12.• Nabis sortit à la desrobbée par une autre porte, et emmena son armée à la plus grande haste qui luy fust possible, AMYOT ib. 20.En 2, et mener : mener de là. En pouvait autrefois se séparer de mener ; voy. l'exemple de Berte.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREEMMENER. Ajoutez : - REM. Emmener a été construit avec un infinitif sans préposition intermédiaire.• Je n'ai pu emmener Mlle Levasseur errer avec moi dans cette saison, J. J. ROUSS. Lett. à d'Ivernois, 2 déc. 1765.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.