- déplacer
- (dé-pla-sé. Le c prend une cédille devant a ou o : nous déplaçons ; je déplaçais) v. a.1° Changer une chose de place. Il déplace tout dans sa chambre.• Et toi de qui la voix inspire l'âme aux arbres, Enchaîne les lions et déplace les marbres, CORN. Tois. d'or, V, 5.Terme de procédure. Enlever quelque chose d'un lieu, d'une maison, et le transporter ailleurs.2° Déplacer quelqu'un, prendre sa place. Vous étiez là, je n'ai garde de vous déplacer.Sans déplacer, loc. adv. Sans changer de lieu, sans rien changer. Nous terminâmes l'affaire sans déplacer.3° Déplacer quelqu'un, lui ôter son emploi. Le ministre a déplacé les créatures de son prédécesseur.Faire changer un fonctionnaire de résidence.4° Fig. Déplacer le point de la question, changer le point sur lequel porte la difficulté.• Comme ils connaissent toute son anxiété, ils admirent la force de son génie et la facilité avec laquelle il déplace et fixe où il lui plaît toute la puissance de son attention, SÉGUR Hist. de Napol. VIII, 11.5° Se déplacer, v. réfl. Changer de place, de lieu.• L'homme a un penchant naturel à se déplacer, DIDER. Ess. s. Claude, liv. II.XVIe s.• Si vous supply que de benigne grace Vous me donniez congié que je desplace [que je marche] Avec mes gens voz bons pensionnaires, Pour aller veoir un peu noz adversaires, J. MAROT V, 131.• Mais puis que luy, et le temps et l'affaire Veulent tous trois que ta bonté desplace [que tu partes], Monts et torrents te puissent faire place, J. MAROT II, 182.• Favas remontra le peril de desplacer à la veue de l'ennemi et en lui parant le costé, D'AUB. Hist. III, 50.• Fol se doit nommer en face, Qui bien assis se desplace, COTGRAVE .• Les ennemis commencerent à desplacer et à prendre le chemin droit à moi, MONTLUC Mém. t. II, p. 791, dans LACURNE.Dé.... préfixe, et place ; picard, déplacher.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.