- défaillance
- (dé-fa-llan-s', ll mouillées, et non dé-fa-yan-s') s. f.1° État de ce qui fait défaut.• Si la défaillance de la race masculine d'Aaron eût dû arriver, Dieu l'aurait prévue, FÉN. t. II, p. 124.Terme de jurisprudence. Défaut d'accomplissement d'une clause au temps fixé.Ancien terme d'astronomie. Défaillance d'un astre, éclipse.• Agathocle rassura ses soldats, en leur faisant entendre que ces sortes de défaillances des astres marquaient toujours un changement dans l'état présent, ROLLIN Hist. anc. Oeuvres, t. I, p. 285, dans POUGENS.2° Défaillance de nature, état d'une personne en qui l'âge, les fatigues, les maladies ont usé les forces vitales.• Cette suite de changements, en nos corps par la défaillance de la nature, en nos âmes par l'instabilité de nos désirs, FLÉCHIER Dauphine..• Son zèle la soutint dans les défaillances de la nature, FLÉCHIER Mme de Mont..• Seigneur, soutenez mon coeur, malgré les défaillances de la nature, FÉN. t. XVIII, p. 160.• La nécessité où les hommes sont de soutenir tous les jours la défaillance de leur corps par le boire et par le manger, NICOLE Ess. de mor. 1er traité, ch. 5.3° Évanouissement, ou, plus précisément, diminution soudaine et plus ou moins marquée de l'action du coeur, qui constitue le premier degré de la syncope.• Il lui prit une défaillance, VAUGEL. Q. C. liv. IV, ch. 6.• Astarté but sans crainte, se fiant au contre-poison ; Pygmalion but aussi et peu de temps après il tomba dans une défaillance, FÉN. Tél. VIII.• Le chancelier Bacon tombait en défaillance toutes les fois qu'il y avait une éclipse de lune, SAINT-FOIX Ess. Paris, Oeuvres, t. IV, p. 400, dans POUGENS.• Son trépas ne fut qu'une dernière défaillance, MARMONTEL Mém. liv. VIII.4° Fig.• Mon coeur tombait en défaillance ; je ne pouvais plus rappeler ma raison, FÉN. Tél. IV.• Avoir, dans les défaillances de l'âge, le même goût pour le monde, MASS. Car. Prosp..• Comme ses disciples étaient encore faibles, il veut leur épargner le spectacle de ses défaillances et de son agonie, MASS. Car. Passion..• Il souffrira, par les raisons que je viens de dire, une défaillance de coeur très grande, MONTESQ. Esp. XIV, 2.• Jamais je n'y suis entré, sans sentir une certaine défaillance de coeur qui venait d'un excès d'attendrissement, J. J. ROUSS. Conf. IV.5° Terme de chimie ancienne. Déliquescence. Huile de tartre par défaillance, mélange de potasse et de carbonate de potasse devenu liquide par l'effet de son exposition à l'air.XIIe s.• Et s'en tel point leur faisiez defaillance, Saint et martir, apostre et inocent Se plainderoient de vous au jugement, QUESNES Romancero, p. 102.XIIIe s.• Mès si cum li ombre ne pose, En l'air oscurci, nule chose Fors defaillance de lumiere, la Rose, 6339.XIVe s.• Les vertuz sont superhabundances ou regart des vices qui sont defaillances, et ces vertus meismes ce sont defaillances ou deffautes ou regart des vices qui sunt en superhabundance, ORESME Éth. 52.XVIe s.• Memoire monstrueuse en defaillance, MONT. I, 33.• [Teigneux ou bossu, un père avoue son fils] non qu'il ne s'aperçoive de sa defaillance, MONT. I, 154.• Qu'il feust huict jours sans prendre aulcun aliment, quelque defaillance qu'il sentist en soy, MONT. II, 32.• Les assiegez ne perdoient plus de coups au loin, sentans la deffaillance de leurs poudres, D'AUB. Hist. II, 50.Défaillant ; provenç. defaillensa, defalensa.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.