- cuider
- cuider 1.(kui-dé) v. n.Terme vieilli et tombé en désuétude.1° Croire, penser.• Me cuidant tromper, tu voudrais faire accroire...., RÉGNIER Élég. 2.• Il se plaît aux trésors qu'il cuide ravager, RÉGNIER Sat. IX..• Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui, Qui souvent s'engeigne soi-même, LA FONT. Fabl. IV, 11.2° Se cuider, v. réfl. Se pavaner, faire l'outrecuidant.• Quelques vieux et plats courtisans, comme Dangeau, Cavoie, regrettèrent de n'avoir plus à se cuider parmi les sots et les ignorants, dans les raisonnements et l'amusement journalier d'une cour qui s'éteignait avec le roi, SAINT-SIMON 417, 21.XIe s.• Et des mellors qui al champ [de bataille] quient estre, Ch. de Rol. CLV.• Si grand duel [deuil] a, sempres cuida morir, ib. CCLV.XIIe s.• Je le cuidai à mon neveu doner, Roncisv. p. 157.• Bien [je] cuidai vivre sans amour Des ore en pais tout mon aé [âge, vie], Couci, II.• Or quidout qu'il fust tels cum il l'out ainz veü, Th. le mart. 39.XIIIe s.• Cil qui onques mès ne l'avoient veüe ne cuidoient mie que si riche cité peüst avoir en tout le monde, VILLEH. LXI.• Quiconque cuide ne qui die Que soit folor ou musardie De croire que songes aviengne, Qui ce voldra, pour fol m'en tiengne, la Rose, 11.XVe s.• Ceste beste [l'ours] est de telle nature que ce qu'elle tient, soit homme ou beste, quant il ne se remue plus, elle le laisse là, cuydant qu'il soit mort, COMM. IV, 3.XVIe s.• Je cuyde que soye descendu de quelque riche roy, RABEL. Garg. I, 1.• Ils marchoient en desordre, comme ceux qui cuidoient bien estre hors de tout dangier, MONT. I, 343.• Or est-ce bien un grand abus, s'on cuide Que d'inventer la fontaine soit vide, LA BOETIE 479.• Si cuida Theseus au commencement user de force, mais il fut contraint par les brigues et menées de ses adversaires de s'en deporter, AMYOT Thés. 43.Provenç. cuidar, cuiar ; espagn. cuidar ; ital. coitare ; du latin cogitare, penser, de cum, avec, et agitare (voy. agiter).————————cuider 2.(kui-dé) s. m.Panier long pour cueillir et porter les fruits.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.