- couleuvre
- (kou-leu-vr') s. f.1° Reptile de la famille des serpents. Couleuvre de haie.Nom, dans l'histoire naturelle, de plusieurs serpents dépourvus de glandes à venin et de crochets mobiles venimeux.Couleuvre d'eau, nom vulgaire du coluber natrix, L., dit aussi serpent d'eau, couleuvre à collier et serpent nageur.Fig.• Toute herbe a pour moi sa couleuvre, Et la haine monte à mon oeuvre...., V. HUGO Crép. 26.Avaler des couleuvres, éprouver des mortifications, des dégoûts.• Sachant toutes les couleuvres qu'il avale à Paris, SÉV. 456.• C'eût été encore une couleuvre à avaler, SÉV. 590.• Ce goût lui fait avaler toutes sortes de couleuvres, SÉV. 311.• Le comte d'Auvergne, nourri de couleuvres sur sa charge depuis longtemps, avala encore celle-ci en silence [nominations d'inspecteurs et de directeurs], SAINT-SIMON 25, 32.• Mme de Maintenon nourrit longtemps Mme de Montespan des couleuvres les plus cruelles, SAINT-SIMON 181, 153.• Résous-toi, pauvre époux, à vivre de couleuvres, BOILEAU Sat. X..• Qu'il est doux de lire Virgile et Homère en foulant à ses pieds les Bavius et les Zoïle, et de se nourrir d'ambroisie, quand l'envie mange des couleuvres !, VOLT. Lettre à Albergati, 23, déc. 1760.• Monsieur, j'ai traversé une crise de ce genre, et je ne saurais vous faire l'énumération des couleuvres que l'on m'y prodigua, REYBAUD Jér. Paturot, I, 14.2° Couleuvre de pierre, ammonite.3° Terme de blason. Armes de certaines maisons.• [Le soleil] N'aura point achevé l'an Que tes conquêtes ne rasent Tout le Piémont et n'écrasent La couleuvre de Milan [les Visconti], MALH. II, 2.XIIIe s.• Car destinée i envoia Une culuevre grant et fort, Qui les deveure e trait à mort, MARIE. Fable 26.• Quant il regardoit en ses mains, [il] Trovoit ou laisarde ou culuevre, Fl. et Bl. 820.• Vers qui de porreture nessent, Et mes serpens et mes coluevres, Tout s'estuidient à mes uevres, la Rose, 19219.Wallon, colowe ; namurois, coloute ; provenç. colobre, colobri, colobra ; espagn. culebra ; portug. cobra ; ital. colubro ; du latin colubra.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.