- coulant
- coulant, ante 1.(kou-lan, lan-t') adj.1° Qui coule.• Quelques-unes des plus coulantes parties du sang, DESC. Méth. 5.Vin coulant, vin léger et agréable à boire.Noeud coulant, noeud qui se serre et se desserre sans se dénouer.2° Qui verse en abondance.• Cette terre coulante de lait et de miel, BOSSUET II, Visit. 1.3° Fig. Terme de littérature. Qui est comme s'il coulait, aisé, naturel. Ses vers sont bien coulants.• Ses vers sont d'un beau style et sa prose est coulante, BOILEAU Sat. III.• Le ton de la conversation y est coulant et naturel, J. J. ROUSS. Hél. II, 14.• Rien n'est plus coulant ni plus harmonieux que l'endroit où le poëte décrit la douce et insinuante éloquence de Nestor, ROLLIN Traité des Ét. II, 1.Dans un sens analogue, dessin coulant.4° Être coulant en affaires, être facile, accommodant. Je l'ai trouvé très coulant.• Il m'avait fait entendre que, si je m'engageais à quitter la plume, on serait coulant sur le passé, J. J. ROUSS. Confess. XII.• Qui peut voir aujourd'hui ces mêmes ministres [pasteurs protestants], jadis si coulants et devenus tout à coup si rigides, chicaner sur l'orthodoxie d'un laïque et laisser la leur dans une si scandaleuse incertitude ?, J. J. ROUSS. Lett. de la mont. II.XIIIe s.• Si a bonnes portes coulans [à coulisses], Por faire ceus defors doulans, Et pour emprendre et retenir, S'il osoient avant venir, la Rose, 3839.XVe s.• En ai-je bien eü deus mille Des frans ; que sont-il devenu ? Si coulant sont et si menu, Quand ma bourse en est pourveüe ; Tost en ai perdu la veüe, FROISS. Le dit dou florin..• Plus que Pithon merveilleux à oultrage, Escorpion qui seult poindre les nus, Cuer plus coulant que couleuvre en marage [marais], Souriecte qui a les dens agus, E. DESCH. Poésies mss. f° 38, dans LACURNE.XVIe s.• En un lieu glissant et coulant, suspendons nostre creance, MONT. II, 241.• Le sang s'engendre tout soudain par la transmutation de quelque chair qui se tourne promptement en liqueur coulante, AMYOT P. Aem. 23.• Ils tariront le coulant des fontaines, RONS. 653.Couler.————————coulant 2.(kou-lan) s. m.1° Pierre fine qui coule le long d'un collier, d'un cordon, et qui peut le resserrer ou le relâcher à volonté. Cette dame avait un coulant de grand prix.Nom d'un ornement de pierreries que les femmes ont porté au cou, composé d'un gros diamant et d'une croix au-dessous.2° Anneau de fer ou d'acier au moyen duquel on serre et l'on desserre une chose. Des coulants de bourse.Terme de lampiste. Enveloppe cylindrique en cuivre, destinée à porter la cheminée de la lampe et qui glisse sur le tuyau de la lampe pour régler la hauteur de la flamme.3° Terme de jardinage. Tige grêle qui s'allonge en coulant sur le sol et donnant de distance en distance des rosettes de feuilles.Rameau étalé sortant de l'aisselle des feuilles intérieures, tout à fait nu dans une partie notable de sa longueur, et poussant, à son extrémité, d'abord des racines, ensuite des feuilles. Chaque fraisier donne naissance à des coulants qui propagent le plant.4° Outil de l'orfévre et du boutonnier.5° Terme de peinture. La longueur du pli d'une draperie.6° Coulants, s. m. plur. Pièces de bois placées verticalement sur les cadres d'un puits de mine, pour empêcher la tine de toucher au boisage.XVIe s.Coulant 1.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.