- cordelle
- (kor-dè-l') s. f.Corde dont on se sert pour le halage des bateaux en rivière et, sur mer, pour divers usages de chaloupes.• Nos matelots nous tiraient à la cordelle, CHATEAUB. Itin. III, 70.Par extension.• Une clef.... Qui tire à sa cordelle une noix d'arbaleste, RÉGNIER Sat. X.Fig.• On a souvent parlé ailleurs de toute cette cordelle de bâtardise [de toute la séquelle des bâtards de Louis XIV], SAINT-SIMON 484, 12.C'est un homme de sa cordelle, c'est un homme de son parti, de sa cabale.XIIIe s.• C'est cil qui, por aprivoisier, Bat son chat et puis le rapele, Por le lier à sa cordele, la Rose, 9772.• Ha ! Bel-Acueil, ge sai de voir Qu'il vous beent à decevoir, Et faire tant par lor flavele [parole] Qu'il vous traient à lor cordele, ib. 4060.• Et en tele voie pot aler quarete l'une après l'autre, mais bestes n'i poent aler fors en cordele, BEAUMANOIR XXV, 2.XIVe s.• Une deliée cordelle qui soit si forte qu'elle puisse soffrir le tirer que le chevreul fera quant il sera prins, Modus, f° LXXI.XVe s.• Ils s'encontrerent de plein eslai et de droite visée et aussi bien comme s'ils l'eussent ligné à la cordelle, FROISS. II, III, 59.• Et [le duc d'Yrlande] attraioit toutes manieres de chevaliers et d'escuyers à sa cordelle et opinion, FROISS. II, III, 74.XVIe s.• Les Vitelliens avoient jà tiré à leur cordelle les deux plus grands [fils de Brutus], pource qu'ilz hantoient familierement ensemble comme cousins germains, AMYOT Publ. 5.• Touchant son cueur, je l'ay en ma cordelle, Et son mari n'a sinon le corps d'elle, MAROT II, 397.• Il se servit d'un sien compagnon, qui d'une fenestre en hors tiroit une cordelle ceinte à travers le corps du travaillant, D'AUB. Hist. I, 316.• Bestail en cordelle [bétail mené avec une corde], Coust. génér. t. I, p. 370.• La mort cruelle Qui de ceux-là romp la cordelle, qui s'entraimoient uniquement, Opuscules de P. Énoc, p. 83, dans LACURNE.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.