- alcool
- (al-ko-ol. On écrivait autrefois alcohol) s. m.1° Esprit-de-vin, liquide obtenu par la distillation du vin.• La glace factice aurait autant de feu que l'alcool le plus pur, VOLT. Feu, II, 2.2° En général, liqueur obtenue, par distillation, de la liqueur vineuse que fournissent toutes les matières qui, contenant du sucre, sont susceptibles de fermenter.3° En termes de chimie, nom générique d'une classe de composés neutres formés de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, dont les fonctions chimiques sont semblables à celles de l'alcool de vin, et dont les éléments sont semblablement disposés.4° Alcool absolu, alcool qui ne contient pas d'eau.XVIe s.• Collyre est un médicament approprié aux yeux, fait de medicamens bien subtilement pulverisés, que les Arabes disent comme alcohol, PARÉ XXV, 34.L'article arabe al, le, étant mis à part, on est en doute sur l'étymologie du reste ; les uns tirent cohol de qochl, poudre très fine, de qachal, enduire d'une poudre fine, d'un collyre ; les autres de kaly, rôtir, griller (voy. alcali). La première de ces dérivations paraît pour la forme la plus directe ; mais on ne comprend pas tout d'abord comment le sens a passé d'une poudre très fine à l'esprit-de-vin. La seconde, qui ne rend pas compte de la forme du mot, est plus favorable au sens, puisque c'est par le feu que la distillation s'opère. Mais on remarquera que le mot alcohol, dans la pharmacie ancienne, désigne deux choses : 1° une poudre très fine ; 2° l'esprit-de-vin. Or ces deux significations attachées au même mot portent, par cela seul, à croire que ce mot ne provient pas de deux racines ; et de plus, les deux significations, bien que très différentes, se rencontrent en cela qu'elles expriment des objets d'une très grande ténuité ; l'étymologie de qochl est donc véritable. Dans la sixième édition de son dictionnaire, l'Académie a supprimé l'h étymologique qu'elle mettait précédemment au mot alcohol.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.