- contredit
- contredit, ite 1.(kon-tre-di, di-t') part. passé de contredire.Qui éprouve contradiction, opposition. L'accusé contredit par les témoins. Un argument contredit.• C'est le sort des nouveautés, même les mieux prouvées, que d'être contredites, FONTEN. Cassini..• D'où vient qu'un culte si contredit, si pénible par ses observances, s'est seul perpétué dans le monde ?, MASS. Car. Vérité de la religion..• Comme, à cet âge, on sent moins le plaisir que l'impuissance d'en jouir, on se trouve contredit par soi-même, humilié par sa propre faiblesse, BUFF. Nature des anim..• Les principes les plus évidents sont souvent les plus contredits ; ils ont à combattre l'ignorance, la crédulité, l'habitude, l'opiniâtreté, la vanité des hommes, HOLBACH dans DU MARSAIS, Essai. Préj. ch. 3.————————contredit 2.(kon-tre-di ; le t se lie dans le parler soutenu ; au pluriel, l's se lie : des con-tredi-z inacceptables) s. m.1° Terme de procédure. Écritures que fournit une partie contre la production de l'autre ; réponse à son dire.• Sans tant de contredits et d'interlocutoires, Et de fatras et de grimoires, Travaillons...., LA FONT. Fabl. I, 21.• Quel métier de passer son temps avec des chicanes et des contredits !, VOLT. Lett. en vers et en prose, 74.• Après quelques dits et contredits ils convinrent de s'en rapporter au jugement d'un tiers, DIDER. Lett. à Mlle Voland..• Cette pièce n'a pas besoin d'autre contredit, PATRU Plaidoyer 15, dans RICHELET.2° Par analogie.• Vous l'allez emporter sur nous sans contredit, CORN. Pulch. I, 4.• L'histoire.... est.... Un peu sujette à contredit, LA FONT. Coupe..• Tout ceci a passé sans contredit, BOSSUET Déf. comm..• Il croit facilement tout ce qu'on lui fait croire ; Et quand on lui soutient : c'est vous qui l'avez dit, La chose en même temps n'a plus de contredit ; C'est un arrêt donné...., HAUTEROCHE Nobles de province, III, 10.Sans contredit, loc. adv. Sans qu'on puisse contredire ; certainement, assurément. Il est sans contredit le plus habile écrivain de son temps.XIIe s.• Mais qu'il seient si fort e en tel poesté, Que quanque il ferunt seit en stabilité, Devant els ne apel ne contredit furmé, Th. le mart. 56.• Tu deliverras mei des cuntredis del pople, Liber psalm. p. 21.• E jo ta venue al rei nuncierai, e puis, quant il ne te truverad, senz contredit me ocirad, Rois, 314.XIIIe s.• Se ele est d'amor esprise, Malement lui est membré [souvenu], Comment j'ai à sa devise Sans nul contredis esté, AUBOINS DE SEZANNE Romancero, p. 126.• S'il ne fust, morte [je] fusse, n'i eüst [il n'y aurait eu] contredit, Berte, LIII.• Puis que li empereres l'ot commandé, nus n'i mist contredist, H. DE VALENC. IV.• Et s'il l'avoient mort ou pris, il n'averoient mais nul contredit au roiaume conquerre, Chr. de Rains, p. 182.• Moult grant merciz, biax douz amis, Que n'estes pas à contredis [vous ne vous opposez pas], Ren. 25146.• Amors abandonnée est pire Que cele où il a contredit, Lai du conseil.• Aucun volt un mariaige acuser, qui, au tens qu'il fut banni [publié] en iglise, n'i mist point de contredit, Liv. de just. 214.XVe s.• Aucuns chevaliers.... vinrent au ferir des esperons à Courtray et entrerent en la ville ; car il n'y avoit defense ni nul contredit, FROISS. II, II, 200.• Et passerent une petite riviere qui là estoit, et s'en vinrent sans contredit jusques à une place qui estoit devant le moustier, FROISS. I, I, 137.• Le roy Charles estoit content de tout ce que le duc Jehan vouloit faire, et n'y mettoit nul contredit, FENIN 1418.• Et luy sembloit bien que en sa vie ne trouveroit nul contredict en son royaulme, COMM. V, 12.XVIe s.• Si est-ce qu'avec tous leurs murmures et contredits, ils n'empescheront point son oeuvre, CALVIN Instit. 740.• La volonté divine nous regle sans contredict, MONT. II, 23.• Valerius fut esleu sans aucun contredit, AMYOT Publ. 12.• Il n'y eut personne que Pythodorus qui y osast contredire : toutefois son contredict ne servit de rien, AMYOT Démétr. 32.• Ce chemin les mena sans contredit [résistance] jus qu'à la contr'escarpe, D'AUB. Hist. II, 380.Contredit 1.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.