- congédier
- (kon-jé-di-é) v. a.1° Délivrer un congé à des soldats, à des marins. Congédier des troupes.• Je voulais sur-le-champ congédier l'armée, RAC. Iphig. I, 1.• Pendant que le parlement songe à congédier l'armée, cette armée réforme elle-même à sa mode le parlement, BOSSUET Reine d'Anglet..2° Congédier un ambassadeur, lui donner l'audience de congé.3° Indiquer qu'on veut que quelqu'un se retire. Après m'avoir expliqué ce qu'il voulait, il m'a congédié.• Le cruel ! de quel oeil il m'a congédiée !, RAC. Andr. V, 1.• Il y a dans les cours deux manières de ce que l'on appelle congédier son monde ou se défaire des gens, se fâcher contre eux ou faire si bien qu'ils se fâchent contre vous et s'en dégoûtent, LA BRUY. VIII.Congédier sa suite, renvoyer les personnes dont on est accompagné.• Si d'un coupable espoir mon âme était séduite, Aurais-je, au gré du roi, congédié ma suite ?, DELRIEU Artax. II, 7.Écarter les prétentions. Il recherchait telle fille en mariage, mais on l'a congédié.4° Donner son congé à une personne en condition. Il a congédié ses domestiques.Terme de fauconnerie. Congédier l'oiseau, cesser de l'employer.XIIe s.• E Samuel à itant les cungead, puis chascuns al suen turnad, Rois, 28.XIIIe s.• Issiez tantost hors de ma terre, Quar vous en congie sans doute, Et la vous vée et deffens toute, Fabl. et contes anc. t. IV, p. 301.XVe s.• ....Que vous laissiez le voyage qu'avez commencé, en congiant vostre ost, MONSTREL. liv. I, ch. 181.• Et pour ce que ils disoient que on pourroit avoir aulcun mauvais soupçon sur eux pour ce que ils estoyent congediés de son service, il voult que bonnes lettres eussent, Bouciq. IV, ch. 9.Congé ; provenç. conjiar. L'ancien français est congeer ou congier ; plus tard une consonne a été intercalée : congé-d-ier.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.