- conduit
- conduit, uite 1.(kon-dui, dui-t') part. passé de conduire.Que l'on fait aller avec soi. Télémaque conduit par Mentor.• Que ne peut l'amitié conduite par l'amour ?, RAC. Andr. III, 1.Dirigé. Socrate conduit par la sagesse. Le pinceau conduit par une main habile.• Le raisonnement bien conduit portait à le croire, PASC. dans COUSIN.Au théâtre, une intrigue bien conduite, intrigue dont les incidents sont bien ménagés.Terme de peinture. Jours bien conduits, jours bien distribués.Terme de jardinage. Taillé et pincé suivant les règles.• À moins que les branches ne se fassent de la confusion les unes aux autres, ce qui est assez rare dans un arbre bien conduit, LA QUINTINYE Jardins, I, III, 10.Terme d'entrepreneur. Des travaux de terrassement, de bâtisse, conduits par un homme intelligent.Entraîné. Conduit par de mauvaises passions.Amené. Conduit à la misère par la prodigalité.————————conduit 2.(kon-dui ; le t se lie : kon-dui-t étroit ; au pluriel l's se lie : des kond-ui-z étroits) s. m.1° Canal étroit ou tuyau par lequel un liquide ou un fluide peut circuler. Conduit souterrain. Boucher un conduit. Les conduits de la respiration, de la déglutition.Boyau par lequel on chemine sous terre ou à travers des murailles.• Je sais qu'il fit trancher et clore ce conduit Par où ce grand secours devait être introduit, CORN. Pomp. V, 3.Espace vide laissé sous la plaque du foyer d'un poêle, pour le passage de l'air froid.Terme d'anatomie. Conduit auditif, le pertuis qui est à l'oreille et qui conduit jusqu'au tympan.2° Terme de marine. Poulie ou autre support par où passe une manoeuvre.Terme de métier. Appui d'un outil.Petit tube renfermant les fils de fer d'une sonnette.3° Dans l'ancienne musique, sorte de motet.XIIe s.• Dunc enveia li bers [le baron] al cunte dous [deux] abez, Qu'il li doinse conduit, qu'il seit ultre passez Par Flandres, ù il est venuz e arivez, Th. le mart. 51.• Or i parra se preus serez ; Or le verrai ; or i parra Se vostre conduiz [conduite, compagnie] me garra, la Charrette, 1530.XIIIe s.• Souvent s'est commandée au dame Dieu conduit, Berte, XXXVI.• Puis ont lur dame remenée Li riche ome de la contrée à grant conduit en son palais, Grégoire le Grand, p. 31.• Totes ces ewes ki par leur nature sont douces premierement prendent autres natures par les conduis ù eles passent, ALEBRANT f° 8.• Et s'en r'alerent par le conduit le comte de Savoie qui les conduisit jusques à Rome., Chr. de Rains, p. 128.• Or volons en ceste seconde partie tretier des chaucies, des tonlius, des travers, des conduis [sorte de taxe], des rivages, Liv. des mét. 375.• Entendez ça, ne vos anuit ; Renart est venuz par conduit, Por droit faire et por amender Ce qu'on li saura demander, Ren. 11050.• Celui qui chace sanz conduit [permission] El bois, et sa venoison emble...., ib. 17612.• Si te vantas que tot sanz livres Chanteroies bien un conduit ; Lors commenças à si grant bruit Que tuit cil de la vile vindrent, ib. 14429.• Ains irés par joliveté, Chantant en pardurableté Motez, conduis et chançonnettes, ib. 20859.• Tuit cil qui sunt el marcié, ou en alant ou venant du marcié, sunt el conduit le conte et doivent avoir sauf aler et sauf venir, BEAUMANOIR XXX, 16.XVe s.• Ne demeura pas quinze jours après que Espaignolet avec sa route s'en vint de nuit bouter ens ou conduit dont l'allée respondoit au chastel, FROISS. II, III, 23.• Ainsi reconquist la dite roine le royaume d'Angleterre, sous le confort et conduit de monseigneur Jean de Hainaut, FROISS. I, I, 22.XVIe s.• Ilz disoient que ce n'estoit pas une esquinance qui luy avoit estouppé la nuict le conduit de la voix, AMYOT Démosth. 36.• Les esgouts soubterrains, et les conduits d'eaux dont la ville est toute pleine, AMYOT Pyrrh. 73.Provenç. conduch ; espagn. condutto ; ital. condotto ; du latin conductus (voy. conduire).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.