- condamnation
- (kon-da-na-sion ; en poésie, de cinq syllabes) s. f.1° Action de condamner ; jugement qui condamne. Il y a eu condamnation contre lui. Condamnation à l'amende, aux travaux forcés. Condamnation contradictoire.La chose à laquelle on est condamné. Condamnation solidaire.La peine infligée. Subir sa condamnation.Au plur. Les condamnations, amende, dommages-intérêts, réparations, frais, etc. résultant du jugement. Acquitter les condamnations.Passer condamnation, consentir que la partie adverse obtienne jugement à son avantage.Subir condamnation, acquiescer à un jugement dont on pourrait interjeter appel.Fig. Passer condamnation, reconnaître qu'on a eu tort.• Il a peur qu'on ne croie qu'il ait passé condamnation sur les livres de Mme Guyon, BOSSUET Relat..• Ce ministre passe condamnation pour Luther et pour Mélanchthon, BOSSUET Avert. 2.• Passez donc condamnation sur le fait, BOSSUET Avert. 4.• Il est prêt à passer condamnation pour prévenir l'arrêt du juge, BOSSUET Pén. 1.Dans le même sens, prendre condamnation.• Il fait sentir la supériorité qu'il a ; je la lui passe tout entière, et je prends condamnation, MONTESQ. Lett. pers. 74.2° Blâme. Notre amour-propre souffre plus patiemment la condamnation de nos goûts que de nos opinions.3° Ce qui fait improuver, blâmer. La conduite de ce ministre est la condamnation de celle qu'ont tenue ses prédécesseurs.• Ils auraient porté avec eux leur condamnation, BOSSUET Hist. II, 13.• Il a mangé et bu sa condamnation [en communiant], MASS. Car. Comm..XVIe s.• Il faut que moi et eux passions condamnation sitost que Dieu a parlé, CALVIN 221.• Nous avons esté rachetez de condamnation de mort, CALVIN Instit. 624.Provenç. condemnacion, conaempnation ; espagn. condenacion ; ital. condennazione ; du latin condemnationem, de condemnare, condamner.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECONDAMNATION. Ajoutez : - REM. Malherbe a écrit condemnation :• La condemnation de la malice universelle du monde, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne.XVIe s. Ajoutez :• En verité, en verité, je vous dis que qui oit ma parolle et croit à celluy qui m'a envoyé, il a vie eternelle et ne vient point en condemnation, Évang. selon saint Jean, V, 24, Nouv. Testam. éd. Lefebre d'Étaples, Paris, 1525.• Il [l'evesque] ne soit point novice, affin que par elevation d'orgueil ne cheie en la condemnation du diable, I Tim. III, 6.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.