- comédien
- comédien, ienne(ko-mé-diin, diè-n') s. m. et f.1° Celui, celle dont la profession est de jouer la comédie sur un théâtre.• Un misérable libraire de Paris a imprimé mes pièces de la façon détestable dont les comédiens les jouent, VOLT. Lett. d'Argental, 19 déc. 1765.• Je conclus donc qu'il faut faire imprimer sa drogue ; ensuite les comédiens donnent notre orviétan sur leur échafaud, s'ils le veulent, VOLT. Lett. Chabanon, 22 déc. 1766.• C'est en quoi vous faites mieux voir que vous êtes une excellente comédienne, de bien représenter un personnage qui est si contraire à votre humeur, MOL. Impromptu, 1.• J'avais songé une comédie où il y aurait eu un poëte qui serait venu pour offrir une pièce à une troupe de comédiens nouvellement arrivés de campagne, MOL. ib. 1.• Si j'étais à la place de vous autres comédiens, j'aimerais mieux tirer la langue d'un pied de long que de représenter de pareilles sottises, REGNARD Crit. du Lég. 2.Les comédiens français, les comédiens du Théâtre-Français.Les comédiens ordinaires de S. M., les comédiens du théâtre-Français.Comédiens de campagne, ou ambulants, comédiens qui vont de ville en ville donner des représentations.2° Fig. Celui, celle qui feint des sentiments qu'il, qu'elle n'a pas.• Quelque grand comédien qu'il fût [le duc de Gesvres], il ne put cacher sa rage, SAINT-SIMON 36, 156.• Quand la meurtrière de Marie Stuart parlait de la crainte de Dieu, cette reine faisait la comédienne, VOLT. Moeurs, 174.• Avec son ton radouci, sa face minaudière, je le crois un grand comédien, LESAGE Turcar. I, 1.3° Adj. Feint, affecté.• Il faut empêcher les enfants de contrefaire les gens ridicules ; car ces manières moqueuses et comédiennes ont quelque chose de bas et de contraire aux sentiments honnêtes, FÉN. XVII, 18.Comédie ; espagn. comediante ; ital. commediante.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECOMÉDIEN4° Auteur comique. Poquelin (Jean-Baptiste), comédien fameux, connu sous le nom de Molière, BAYLE, Commencement de l'article Poquelin.5° Fig. À la comédienne, en décevant comme par une sorte de comédie.• C'est ainsi qu'il [le cardinal de Richelieu] jouait une continuelle comédie avec MM. du Conseil et le clergé, comme en toutes ses autres actions ; car il avait l'esprit à la comédienne ; aussi a-t-il autorisé la comédie, l'introduisant dans son palais Cardinal par un esprit bien contraire à celui de tous les anciens Pères de l'Église, MONTCHAL Mémoires, t. II, p. 59.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.